L’oeuvre :

Titre : Newton : La Relativité du Génie

Référence : 0404045

Dimension hors tout (H x L en cm) : 79,2 x 51,2

Livre : Connaissance du monde physique de Ulysse Filippi (Edition Albin Michel 1947)

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Le dessin d’Isaac Newton sur les pages du livre « Connaissance du monde physique » d’Ulysse Filippi ne se contente pas de capturer le visage d’un des plus grands génies de l’histoire ; il met en lumière la tension entre la permanence apparente des découvertes scientifiques et leur réalité évolutive. En utilisant une image bien connue de Newton, ce dessin se connecte immédiatement à une représentation familière, presque mythique, du savant que chacun a en tête. Cette image induite et largement diffusée de Newton ancre l’œuvre dans un imaginaire collectif, symbolisant un savoir que l’on croit éternel et figé. Cependant, cette perception cache une vérité plus nuancée : la science, malgré ses génies, est en perpétuelle transformation. À travers ce dessin, nous explorons la dualité entre le caractère intemporel de Newton et la mouvance du monde scientifique.

Newton, l’Éternel Pilier de la Physique

Isaac Newton, figure emblématique de la science, incarne depuis des siècles la fondation même de la physique moderne. Ses lois du mouvement et de la gravitation universelle, formulées dans les « Principia Mathematica » en 1687, ont établi des principes qui ont structuré notre compréhension du monde physique. Ce savant, que l’on pourrait qualifier de génie intemporel, a fixé les bases de la mécanique classique, un cadre si puissant qu’il a traversé les âges sans perdre sa pertinence. Encore aujourd’hui, les étudiants en physique étudient ses lois comme un passage incontournable, et ses équations continuent d’être utilisées pour expliquer les phénomènes du quotidien, du mouvement des planètes à la chute des corps. Newton reste une figure de proue, son nom synonyme d’un savoir qui semble éternel et inaltérable, renforcé par des représentations iconiques qui le figent dans l’esprit collectif.

Pourtant, au-delà de ce génie indiscutable, se trouve une autre réalité qui apparaît en arrière-plan du dessin : celle du savoir collectif qui évolue et se détache des figures individuelles pour se concentrer sur la continuité des découvertes scientifiques.

Le Livre en Arrière-Plan : Le Savoir au-Delà des Hommes

Derrière Newton, le livre « Connaissance du monde physique » d’Ulysse Filippi nous plonge dans le cadre rigoureux et méthodique de la science, une discipline qui dépasse les individus pour se concentrer sur les faits, les démonstrations et la quête de la vérité. Les pages de ce livre symbolisent l’essence même du raisonnement scientifique : une démarche collective et cumulative où chaque découverte est une étape, une brique dans l’édifice immense du savoir humain. La présence de ce texte en arrière-plan souligne l’effacement progressif des hommes au profit de leurs actes et de leurs idées. Les savants passent, mais leurs contributions se fondent dans une continuité intellectuelle qui appartient à tous. Le livre devient ainsi le lieu où les égos s’estompent, laissant place à la science pure, guidée par la rigueur et le doute, toujours prête à réviser ses certitudes.

Ce lien entre Newton et le livre souligne un point crucial : la science avance grâce aux contributions des génies, mais elle n’est jamais figée. Pour comprendre cette dynamique, il faut réunir ces deux perspectives : la grandeur de l’individu et l’évolution incessante du savoir.

Le Génie Face à la Mobilité du Monde

Newton, malgré son génie incontesté, est lui-même une illustration de la nature évolutive de la science. Ses lois, qui ont longtemps été perçues comme les vérités ultimes du monde physique, ne sont plus universelles dans le cadre moderne de la physique. L’avènement de la relativité restreinte et générale d’Albert Einstein a révélé les limites des lois newtoniennes dans des conditions extrêmes, où la vitesse approche celle de la lumière ou à proximité des champs gravitationnels intenses. Ce constat n’ôte rien à la grandeur de Newton ; il rappelle simplement que la science est un voyage sans fin, où chaque vérité est une étape vers une compréhension plus profonde.

La vérité est-elle une destination ou un chemin sans fin ?

Si même les plus grandes lois scientifiques ne sont pas permanentes, devons-nous reconsidérer notre besoin de certitudes et accepter la nature provisoire du savoir ?

Si la connaissance suivante écrase la précédente, pourquoi des figures comme Newton sont considérées par l’univers collectif comme des génies ?